Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pents de grosseur prodigieuse, lions, éléphants, ours, aspics, ânes à cornes, — probablement des rhinocéros, — singes cynocéphales, « animaux sans tête qui ont des yeux sur la poitrine », renards, hyènes, porcs-épics, béliers sauvages, panthères, etc. Puis il termine en reconnaissant que toute cette contrée n’est habitée que par deux populations indigènes, les Lybiens et les Éthiopiens.

Selon Hérodote, on trouve déjà les Éthiopiens au-dessus d’Éléphantine. Le savant explorateur voyagea-t-il réellement dans cette contrée ? Les commentateurs en doutent. Il est plus probable qu’il apprit des Égyptiens les détails qu’il donne sur Méroé, la capitale, sur le culte rendu à Jupiter et à Bacchus, sur la longévité des habitants. Mais ce qui n’est pas contestable, car il le dit expressément, c’est qu’il fit voile vers Tyr, en Phénicie. Là, il admira les deux magnifiques temples d’Hercule. Puis, il visita Thasos, et profita des renseignements puisés sur les lieux mêmes pour faire l’historique très-abrégé de la Phénicie, de la Syrie et de la Palestine.

De ces contrées, Hérodote redescend au sud vers l’Arabie, dans ce pays qu’il nomme l’Éthiopie d’Asie, c’est-à-dire cette partie méridionale de l’Arabie qu’il croit être le dernier pays habité. Il regarde les Arabes comme le peuple le plus religieux observateur du serment ; leurs seuls dieux sont Uranie et Bacchus ; leur contrée produit en abondance l’encens, la myrrhe, la cannelle, le cinnamome, le lédanon, et le voyageur