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Il note les habitudes domestiques, les jeux, les embaumements auxquels excellaient les chimistes du temps. Puis, il fait l’histoire du pays, depuis Ménès, son premier roi ; il décrit, sous Chéops, l’érection des pyramides et la manière dont elles furent construites, le labyrinthe bâti un peu au-dessus du lac Mœris, et dont les restes furent découverts en 1799, le lac Mœris dont il attribue le creusement à la main de l’homme, et les deux pyramides qui s’élevaient au-dessus de ses eaux ; il admire fort le temple de Minerve à Saïs, les temples de Vulcain et d’Isis, érigés à Memphis, et ce colosse monolithe que deux mille hommes, tous bateliers, mirent trois ans à amener d’Éléphantine à Saïs.

Après avoir scrupuleusement visité l’Égypte, Hérodote passa en Lybie, c’est-à-dire dans l’Afrique proprement dite ; mais, vraisemblablement, le jeune voyageur n’imaginait pas qu’elle s’étendît au delà du Tropique du Cancer, car il suppose que les Phéniciens ont pu contourner ce continent et revenir en Égypte par le détroit de Gibraltar. Hérodote fait alors le dénombrement des peuples de la Lybie, qui n’étaient que de simples tribus nomades habitant les côtes maritimes ; puis au-dessus, dans l’intérieur des terres infestées de bêtes féroces, il cite les Ammoniens, qui possédaient ce temple célèbre de Jupiter Ammon dont les ruines ont été découvertes dans le nord-est du désert de Lybie, à cinq cents kilomètres du Caire. Il donne aussi des détails précieux sur les mœurs des Lybiens ; il décrit leurs usages ; il parle des animaux qui courent le pays, ser-