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sur la vie du chien Becerillo ou sur l’éléphant Aboulababat, que Aaroun-al-Raschyd envoya à Charlemagne ! »

Ce qui parait le plus probable, à s’en rapporter aux documents du temps et aux écrits de Colomb lui-même, c’est que le jeune voyageur visita le Levant, l’Occident, le Nord, plusieurs fois l’Angleterre, le Portugal, la côte de Guinée, les îles africaines, peut-être même le Groënland, ayant, à l’âge de quarante ans, « navigué tout ce qui avait été navigué jusqu’à lui ».

Christophe Colomb était devenu un bon marin. Sa réputation bien établie le fit choisir pour commander les galères génoises à l’époque de la guerre de la république avec Venise. Le nouveau capitaine fit ensuite une expédition sur les côtes barbaresques pour le compte du roi René d’Anjou, et enfin, en 1477, il alla reconnaître les terres enfermées au delà des glaces de l’Islande.

Ce voyage heureusement terminé, Christophe Colomb revint à Lisbonne, où il avait fixé sa demeure. Là, il épousa la fille d’un gentilhomme italien, Bartholomeo Muniz Perestrello, marin comme lui et fort lancé dans le courant des idées géographiques. Sa femme, dona Felipa, était sans fortune ; lui n’avait rien ; il fallut donc travailler pour vivre. Le futur découvreur du nouveau monde se mit à fabriquer des livres à images, des globes terrestres, des cartes géographiques, des plans nautiques, et cela jusqu’en 1484, mais sans abandonner ses travaux scientifiques et littéraires. Il est même probable que pendant cette période il refit toutes ses études, et qu’il parvint à acquérir une instruc-