Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’extrémité occidentale, et cela, bien que la Dobryna ne fût jamais revenue en arrière, pendant son voyage d’exploration !

Il y avait donc là un fait nouveau, dont il fallait déduire les conséquences. Le comte Timascheff allait le faire, lorsque des cris attirèrent son attention. Il se retourna, et, à sa grande surprise, il vit les hommes de la Dobryna aux prises avec les soldats anglais.

Quelle était la cause de cette altercation ? Tout simplement une discussion intervenue entre le matelot Panofka et le caporal Pim. Et pourquoi cette discussion ? Parce que le projectile lancé par le canon, après avoir brisé un des espars de la goëlette, avait en même temps cassé la pipe de Panofka, — non sans lui avoir légèrement entamé le nez, qui était peut-être un peu long pour un nez russe.

Aussi, tandis que le comte Timascheff et le capitaine Servadac avaient quelque peine à s’entendre avec les officiers anglais, voilà que les hommes de la Dobryna menaçaient d’en venir aux mains avec la garnison de l’îlot.

Naturellement, Hector Servadac prit parti pour Panofka et s’attira cette réponse du major Oliphant, que l’Angleterre n’était pas responsable de ses projectiles, que c’était la faute au matelot russe, que ce matelot était où il ne devait pas être pendant le passage du boulet, que d’ailleurs, s’il eût été camard, cela ne serait pas arrivé, etc.