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VI

Où les incidents multiples de cette histoire se poursuivent à travers la ville de Palma.

S’il est une contrée que l’on puisse connaître à fond sans l’avoir jamais visitée, c’est ce magnifique archipel des Baléares. Assurément, il mérite d’attirer les touristes, qui n’auront point à regretter d’avoir passé d’une île à l’autre, lors même que les flots bleus de la Méditerranée auraient été blancs de fureur. Après Majorque, Minorque, après Minorque, ce sauvage îlot de Cabrera, l’îlot des Chèvres. Et, après les Baléares, qui forment le groupe principal, Ivitza, Formentera, Conigliera, avec leurs profondes forêts de pins, connues sous le nom de Pityuses.

Oui ! si ce qui a été fait pour ces oasis de la mer méditerranéenne l’était pour n’importe quel autre pays des deux continents, il serait inutile de se déranger, de quitter sa maison, de se mettre en route, inutile d’aller de visu admirer les merveilles naturelles recommandées aux voyageurs. Il suffirait de s’enfermer dans une bibliothèque, à la condition que cette bibliothèque possédât l’ouvrage de Son Altesse l’archiduc Louis-Salvator d’Autriche[1] sur les Baléares, d’en lire le texte si complet et si précis, d’en regarder les gravures en couleurs, les vues, les dessins, les croquis, les plans, les cartes, qui font de cette publication une œuvre sans rivale.

C’est, en effet, un travail incomparable pour la beauté de l’exécution, pour sa valeur géographique, ethnique, statistique, artistique…

  1. Louis-Salvador d’Autriche, neveu de l’Empereur, dernier frère de Ferdinand IV, grand-duc de Toscane, et dont le frère, alors qu’il naviguait sous le nom de Jean Orth, n’est jamais revenu d’un voyage dans les mers du Sud-Amérique.