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l’épave du cynthia.

Le docteur dessina avec sa lèvre inférieure une moue qui l’indiquait assez nettement. Quant à M. Bredejord, il sauta sur ses pieds en s’écriant :

« Tout beau, mon cher Hochstedt, ne vous hâtez pas tant de conclure !… Schwaryencrona, dites-vous, n’ayant pas suffisamment établi un fait qui vous paraît d’ailleurs probable, vous ne sauriez prononcer qu’il a gagné ?… Que répondriez-vous donc, si je vous prouvais ici, à l’heure même, que le Cynthia n’était pas du tout un navire anglais ?

— Ce que je répondrais ? dit le professeur, quelque peu troublé par cette attaque soudaine. Ma foi, je n’en sais rien !… Je verrais, j’examinerais la question sous ses divers aspects…

— Examinez-la donc tout à votre aise ! répliqua l’avocat en plongeant sa main droite dans la poche intérieure de sa redingote pour y prendre un portefeuille où il choisit une lettre, contenue dans une de ces enveloppes jaune serin qui indiquent au premier coup d’œil une origine américaine. Voici un document que vous ne récuserez pas, ajouta-t-il en plaçant cette lettre sous les yeux du docteur qui lut à haute voix :

« À monsieur l’avocat Bredejord, Stockholm.
« New York, 27 octobre.

« Monsieur, en réponse à votre honorée du 5 courant, je m’empresse de vous informer des faits ci-dessous :