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l’épave du cynthia.

faire connaître, elle n’a pas donné le moindre signe de vie.

« Autre circonstance singulière, et à mon sens plus suspecte encore, aucun naufrage, enregistré par le Lloyd ou les compagnies d’assurances maritimes, ne paraît se rapporter à la date de l’arrivée de l’enfant sur nos côtes. Deux Cynthia ont péri, il est vrai, dans ce siècle, mais l’un dans la mer des Indes, il y a trente-deux ans, et l’autre en vue de Portsmouth, il y en a dix-huit.

« Il faut donc arriver à la conclusion que l’enfant n’a pas été victime d’un naufrage. Sans doute il a été volontairement exposé sur les flots !… C’est ce qui expliquerait que toutes mes annonces soient restées sans effet.

« Quoi qu’il en soit, après avoir fait successivement interroger tous les armateurs ou propriétaires de navires portant le nom de Cynthia, après avoir épuisé tous les moyens d’investigation, je crois pouvoir conclure qu’il n’y a plus aucune chance de retrouver la famille d’Erik.

« La question qui se pose devant nous, et plus spécialement devant vous, mon cher Hersebom, est donc de savoir ce qu’il convient de dire à l’enfant et de faire pour lui.

« Si j’étais à votre place, je vous le déclare en toute sincérité, je lui confierais dès maintenant ce qui le touche, et je le laisserais libre de prendre son parti. Vous savez que nous étions convenus d’adopter cette ligne de conduite, si mes recher-