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à stockholm.

sons, reprit Kajsa. Ce ne sont que des cabanes de paysans, n’est-ce pas, « onkel » ?

— Des cabanes de paysans où ton père et ton grand-père sont nés comme moi, mon enfant », répondit gravement le docteur.

Kajsa rougit et se tut.

« Ce ne sont que des maisons de bois, reprit Erik, mais elles en valent bien d’autres !… Souvent, le soir, tandis que le père raccommode ses filets et que ma mère file à son rouet, nous nous asseyons tous trois sur un petit banc, Otto, Vanda et moi, avec notre grand chien Klaas à nos pieds, et nous répétons en chœur les vieilles « sagas », en regardant les ombres qui jouent sur le plafond. Et quand le vent souffle dehors et que tous le pêcheurs sont rentrés, il fait bon se sentir chaudement enfermé chez nous ! On y est aussi bien que dans une belle chambre comme ici…

— Ce n’est pas la plus belle chambre, dit Kajsa avec orgueil. Je pourrais vous montrer le grand salon, vous verriez alors !

— Mais il y a tant de livres ici !… répliqua Erik. Y en a-t-il davantage au salon ?…

— Bon, des livres !… Qui parle de cela ?… Il s’agit des fauteuils de velours, des rideaux de dentelle, de la grande pendule française, des tapis d’Orient ! »

Erik paraissait peu séduit par cette énumération et jetait un regard d’envie vers une grande bibliothèque de chêne, qui occupait tout un côté du parloir.