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l’épave du cynthia.

née et forma derrière lui un long panache noir. Il allait maintenant à la vapeur et dans la même direction que l’Alaska.

« Plus de doute ! c’est l’Albatros ! » murmura Erik.

Et il donna ordre au chef mécanicien d’activer encore la marche. On filait déjà quatorze nœuds. Un quart d’heure plus tard on en filait seize.

Le navire qu’on poursuivait n’avait pu encore atteindre une pareille vitesse, car l’Alaska continuait à gagner sur lui. En trente minutes, on en fut assez près pour distinguer les détails de sa mâture, son sillage, les hommes qui allaient et venaient dans ses manœuvres ; — enfin les moulures de son arrière et les lettres qui formaient ce nom : Albatros.

Encore quelques minutes, et les deux navires ne furent plus séparés que par une distance de trois à quatre cents mètres. Alors le commandant de l’Alaska, debout sur sa passerelle et muni d’un porte-voix, héla l’Albatros en anglais.

« Ohé !… du navire !… Je désire parler à votre capitaine !… »

Quelqu’un monta à la passerelle de l’Albatros. C’était Tudor Brown.

« Je suis propriétaire et capitaine de ce yacht, dit-il. Que me voulez-vous ?