cheur. Mais il a fait du chemin depuis cette époque ! On dit qu’il est riche à millions aujourd’hui et qu’il habite à Stockholm un véritable palais !… Oh ! l’instruction est une belle chose ! »
Sur cet aphorisme, le brave homme s’apprêtait à planter sa cuiller dans le plat de poisson et de pommes de terre fumantes, quand un coup frappé à la porte arrêta net ce mouvement.
« Peut-on entrer, maître Hersebom ? » criait dans le couloir une voix forte et bien timbrée.
Et, sans attendre la permission, celui-là même dont on venait de parler pénétra dans la salle, apportant avec lui une grande bouffée d’air glacé.
« Monsieur le docteur Schwaryencrona ! s’écrièrent les trois enfants, tandis que le père et la mère se levaient avec empressement.
— Mon cher Hersebom, dit le savant en prenant la main du pêcheur dans les siennes, nous ne nous sommes pas vus depuis de longues années ; mais je n’ai pas perdu le souvenir de votre excellent père, et j’ai pensé que je pouvais me présenter chez vous en ami d’enfance ! »
Le digne homme, un peu gêné sans doute par le souvenir des accusations qu’il avait si récemment dirigées contre son visiteur, ne savait trop comment répondre à ces paroles. Il se contenta donc de rendre sa poignée de main au docteur avec un sourire de cordiale bienvenue, tandis que sa bonne femme courait au plus pressé.
« Vite, Otto, Erik, aidez monsieur le docteur à