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l’épave du cynthia.

nuer ce dégoût en modifiant le mode de fabrication, n’est-ce pas son devoir d’appliquer sa découverte ? »

Maaster Hersebom se grattait l’oreille.

« Sans doute, dit-il comme à regret, c’est peut-être son devoir de médecin. Mais ce n’est pas une raison pour empêcher les pauvres pêcheurs de gagner leur vie…

— Je croyais que l’usine du docteur en occupait trois cents tandis qu’il n’y en avait pas vingt à Noroë au temps dont vous parlez, objecta timidement Erik.

— Eh justement ! c’est pourquoi le métier ne vaut plus rien ! s’écria Hersebom.

— Allons ! le souper est servi, mettez-vous à table ! » dit alors dame Katrina, qui voyait la discussion s’échauffer plus qu’il ne lui plaisait.

Erik, comprenant qu’une plus longue insistance serait déplacée, ne répliqua rien à l’argument de maaster Hersebom et prit sa place habituelle à côté de Vanda.

« Le docteur et M. Malarius se tutoient, ils sont donc amis d’enfance ? demanda-t-il pour changer le cours de la conversation.

— Sans doute, répondit le pêcheur en se mettant à table. Ils sont tous deux nés à Noroë, et je me rappelle encore le temps où ils jouaient sur la place de l’école, quoiqu’ils soient mes aînés de quelque dix ans. M. Malarius était le fils du médecin d’alors, et le docteur celui d’un simple pê-