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l’épave du cynthia.

Ljakow. Quant à la Véga, elle devait attendre que la débâcle lui permît de gagner le Pacifique.

La première partie de la tâche d’Erik était donc accomplie. Il avait retrouvé Nordenskjöld. Il lui restait à accomplir la seconde, à rejoindre Patrick O’Donoghan, à voir s’il était possible de lui arracher son secret. Ce secret devait être bien redoutable, tout le monde l’admettait maintenant, pour que Tudor Brown mît tant d’acharnement à retrouver seul celui qui le détenait.

Arriverait-on avant lui à l’île Ljakow ? C’était peu probable, car il avait trois jours d’avance. N’importe ! on tenterait l’aventure. L’Albatros pouvait s’égarer, rencontrer des obstacles imprévus, se laisser gagner ou même dépasser. Tant qu’il restait une possibilité de succès, il fallait en courir la chance.

Il faut dire que la douceur de la température était des plus rassurantes. L’atmosphère se maintenait tiède et moite ; de légère brumes sur l’horizon indiquaient de tous côtés la mer libre, en dehors de la bande de glaces, qui bordait encore la côte sibérienne, où la Véga se trouvait prise. L’été ne faisait que s’ouvrir, et l’Alaska pouvait raisonnablement compter sur dix semaines de temps favorable. L’expérience acquise au milieu des glaces américaines avait sa valeur et pouvait faire considérer la nouvelle entreprise comme relativement aisée. Enfin, le passage du nord-est était incontestablement la voie la plus directe pour