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de serdze-kamen à ljakow.

tances, qui nous eussent peut-être pris deux ans avec un bâtiment à la voile. Nous avons constamment pu, non seulement choisir, mais chercher notre route, fuir devant les glaces flottantes, gagner de vitesse des courants ou des vents ! Encore n’avons nous pas pu éviter un hivernage ! Quelle ne devait pas être la difficulté pour les marins de jadis, réduits à attendre la brise favorable, pendant parfois les plus beaux mois d’été à errer à l’aventure ?… Nous mêmes, n’avons-nous pas vingt fois trouvé la mer libre aux points où les cartes indiquaient non seulement des glaces éternelles, mais aussi des continents ou des îles ?… Alors nous pouvions aller la reconnaître, au besoin faire machine en arrière et reprendre notre route, tandis que les navigateurs d’autrefois étaient le plus souvent réduits aux conjectures ! »

Ainsi causant et discutant, on passa l’après-midi. Les visiteurs de l’Alaska, après avoir accepté le dîner de la Véga, emmenèrent souper à leur bord les officiers qui n’étaient pas de service. On se communiqua mutuellement les nouvelles et les renseignements dont on disposait. Erik prit soin de s’informer exactement de l’itinéraire suivi par la Véga et des précautions à prendre pour utiliser son tracé. On but au succès définitif de tous, on échangea les vœux les plus sincères de retour au pays, puis on se sépara.

Le lendemain, à la première heure du jour, l’Alaska allait se mettre en route pour l’île de