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la basse-froide.

monde au travail pour élargir, à grands coups de hache, les trois plaies principales faites au bordage extérieur par les pointes de rocher. Qu’un remorqueur, envoyé de Lorient, arrivât à temps maintenant, et il deviendrait possible, à marée haute, de dégager l’Alaska presque sans effort. On peut penser si le jeune commandant épiait, avec impatience, l’apparition du moindre panache de fumée sur l’horizon.

Tout vint à souhait comme il le désirait. Et d’abord, le temps resta aussi calme, aussi doux qu’on pouvait l’espérer. Puis, vers midi, un aviso, suivi de près par un remorqueur, parut dans les eaux de l’Alaska. L’aviso était commandé par un lieutenant de vaisseau, qui venait se mettre courtoisement à la disposition des naufragés.

Erik et l’état-major du navire suédois le reçurent à la coupée, comme cela se doit ; on descendit au salon.

« Mais expliquez-moi donc, demanda le lieutenant, comment vous avez pu vous jeter sur la chaussée de Sein, en sortant de Brest, demanda-t-il à Erik.

— Cette carte vous l’expliquera, répondit Erik. Il n’y est fait aucune mention de ce danger ! »

L’officier français examina avec curiosité d’abord, puis avec stupeur, le tracé géographique qui lui était soumis.

« En effet, la Basse-Froide n’y est pas marquée… ni le Pont de Sein !… s’écria-t-il. C’est