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l’épave du cynthia.

certain de voir la question discutée avec ardeur dans les cercles scientifiques. Mais l’effet de sa note dépassa son attente. Tous les journaux sans exception la commentèrent en l’approuvant. Les corps savants et la masse même de la nation la prirent à cœur. L’opinion publique se prononça avec une unanimité sans égale en faveur d’une expédition de secours. Des comités se formèrent, des souscriptions s’ouvrirent pour la préparer. Le commerce, l’industrie, les écoles, les cours de justice, toutes les classes, voulurent contribuer à l’entreprise. Un riche armateur offrit d’équiper à ses propres frais un navire, qui partirait sur les traces de la Véga et qu’il appela le Nordenskjöld.

L’enthousiasme ne fit que grandir à mesure que les jours s’écoulaient sans apporter de nouvelles positives de Nordenskjöld. Dès la fin de décembre, les fonds souscrits atteignaient déjà un chiffre considérable. Le docteur Schwaryencrona et l’avocat Bredejord tenaient la tête de la liste avec une souscription de dix mille kroner chacun. Ils faisaient partie du comité directeur, qui avait choisi Erik pour secrétaire.

Celui-ci en était véritablement l’âme. Son ardeur, sa modestie, sa compétence évidente sur toutes les questions relatives à l’entreprise qu’il étudiait et creusait sans relâche, lui eurent bientôt conquis l’influence la plus décisive. Il n’avait pas caché, dès le premier jour, que son rêve était de faire partie de l’expédition, fût-ce à titre de simple matelot ;