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l’épave du cynthia.

la côte de Sibérie. Il parle anglais avec un accent nasal comme les Yankees, prétend être Écossais et s’appeler Johnny Bowles. Il serait venu à la Nouvelle-Zemble avec des pêcheurs russes et serait établi depuis douze ans dans ces parages. Le nom tatoué sur sa poitrine est, dit-il, celui d’un de ses amis d’enfance, mort depuis fort longtemps…

— C’est évidemment notre homme ! s’écria le docteur en proie à une vive émotion.

— N’est-ce pas qu’il ne peut y avoir de doute ? répondit l’avocat. Le nom, le navire, le signalement — tout y est. Il n’est pas jusqu’au choix de son pseudonyme — Johnny Bowles —, jusqu’à ce soin d’affirmer que Patrick O’Donoghan est mort —, qui ne soient des preuves surabondantes ! »

Tous deux gardèrent le silence, en réfléchissant aux conséquences possibles de cette révélation.

« Comment aller le chercher si loin ? dit enfin le docteur.

— C’est difficile évidemment, répliqua M. Bredejord. Mais enfin c’est déjà quelque chose de savoir qu’il existe et de connaître la partie du monde où il se trouve ! Et puis, il faut compter avec l’imprévu !… Peut-être restera-t-il jusqu’au bout à bord de la Véga et viendra-t-il nous apporter à Stockholm même les explications que nous souhaitons ! Dans le cas contraire, peut-être trouverons-nous tôt ou tard une occasion de communiquer avec lui ? Les voyages à la Nouvelle-Zemble