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tudor brown, esquire.

Polichinelle, tant l’accent en était à la fois guttural et nasal :

« C’est vous le docteur Schwaryencrona ?

— C’est moi », répondit le docteur, fort étonné de ces manières.

Il se demandait déjà s’il ne devait pas sonner pour faire reconduire ce grossier personnage, quand un mot du nouveau venu arrêta net cette velléité.

« J’ai vu votre annonce au sujet de Patrick O’Donoghan, disait l’étranger, et j’ai pensé que vous aimeriez connaître ce que je sais de lui.

— Monsieur, prenez donc la peine de vous asseoir », allait répondre le docteur.

Mais il s’aperçut que l’étranger n’avait pas attendu son invitation. Après avoir choisi le fauteuil qui lui parut le plus confortable, il était déjà en train de le rouler près du docteur ; puis il s’y installait, mettait ses mains dans ses poches, élevait et appuyait ses deux talons sur le bord de la fenêtre voisine et regardait son interlocuteur d’un air satisfait.

« J’ai pensé, reprit-il, que vous accueilleriez ces détails avec plaisir, puisque vous offrez cinq cents livres pour les connaître ! C’est pourquoi je vous les apporte. »

Le docteur s’inclina sans mot dire.

« Sans doute, reprit l’autre de sa voix nasillarde, vous vous demandez déjà qui je suis. Je vais donc vous le dire. Comme ma carte a pu vous l’ap-