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l’ami de m. malarius.

le nez court et l’allure massive des enfants de la Scandinavie. En un mot, pour les caractères physiques, il se distinguait de la race si originale et si nettement marquée à laquelle appartenaient ses condisciples.

Comme eux, il était vêtu de gros drap du pays, à la mode des paysans de la province de Bergen ; mais la finesse, la petitesse de sa tête, portée sur un cou grêle et élégant, la grâce naturelle de ses mouvements et de ses attitudes — tout en lui semblait indiquer une origine étrangère. Il n’est pas un physiologiste qui n’eût été frappé d’emblée des ces particularités, comme le fut le docteur Schwaryencrona.

Cependant, il n’avait au premier abord aucun motif de s’y arrêter. Aussi se mit-il simplement en devoir de procéder à son examen.

« Par où commencerons-nous ? Par la grammaire ? demanda-t-il au jeune garçon.

— Je suis aux ordres de monsieur le docteur », répondit modestement Erik.

Le docteur lui posa deux questions fort simples et fut étonné de voir qu’il répondait en donnant la solution, non seulement pour la langue norvégienne, mais pour le français et l’anglais. C’est une habitude qu’on prenait avec M. Malarius. Il prétendait qu’il était presque aussi aisé d’apprendre trois langues à la fois que d’en apprendre une seule.

« Tu leur enseignes donc le français et l’anglais ? dit le docteur, en se retournant vers son ami.