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l’épave du cynthia.

dais au Red Anchor et avait paru très satisfait de ne plus l’y trouver. M. Bowles se croyait sûr de pouvoir reconnaître cet individu, qui, d’après ses allures et ses manières, lui avait paru être un « detective » ou un de ces agents de police officieux comme il y en a dans les grandes villes.

M. Bredejord concluait de ces circonstances que Patrick avait dû être systématiquement épouvanté par la personne même dont il tirait de l’argent pendant ses séjours à New York, et qui lui avait sans doute dépêché ce détective pour lui donner à craindre une poursuite criminelle. Cela seul pouvait expliquer que l’Irlandais fût parti précipitamment à la suite de cette visite et n’eût plus jamais reparu.

Il importait donc d’avoir le signalement du détective en même temps que celui de Patrick O’Donoghan. Mr. et Mistress Bowles le donnèrent très précis. En compulsant leur livre de comptes, ils purent aussi retrouver la date exacte du départ de l’Irlandais, qui remontait à quatre ans moins trois mois, et non pas à cinq ou six ans, comme ils le croyaient d’abord.

Le docteur Schwaryencrona fut immédiatement frappé de ce fait que la date de ce départ, et, par conséquent, de la visite du détective, correspondait précisément à celle des premières annonces qu’il avait fait faire en Grande-Bretagne pour rechercher les survivants du Cynthia. La concordance était même si frappante qu’il était impossible