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l’épave du cynthia.

des natures, l’éloignement des villes, les habitudes laborieuses d’une population très clairsemée, semblent ôter tout danger à ces sortes d’expériences. Aussi sont-elles plus fréquentes qu’on ne pourrait le croire. Nulle part elle n’est poussée aussi loin, dans les plus pauvres écoles rurales comme dans les collèges. Aussi la péninsule scandinave peut-elle se flatter de produire, proportionnellement à sa population, plus de savants et plus d’hommes distingués dans tous les genres que n’importe quelle autre région de l’Europe. Le voyageur y est constamment frappé du contraste que présente une nature à demi sauvage avec des usines et des travaux d’art qui supposent la civilisation la plus raffinée.

Mais peut-être est-il temps de revenir au docteur Schwaryencrona, que nous avons laissé sur le seuil de l’école de Noroë.

Si les élèves avaient été prompts à le reconnaître, sans l’avoir jamais vu, il n’en était pas de même de leur instituteur, qui pourtant le connaissait de longue date.

« Eh ! bonjour, mon cher Malarius ! s’écria cordialement le visiteur en s’avançant, la main ouverte, vers le maître d’école.

— Monsieur, soyez le bienvenu, répondit celui-ci un peu interdit, un peu timide comme tous les solitaires, et surpris au milieu de sa démonstration… M’excuserez-vous si je vous demande à qui j’ai l’honneur… ?