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est une lutte constante, une lutte pour la civilisation et le progrès ; une lutte pour l’affranchissement et l’indépendance qui sont les conditions essentielles de la civilisation et du progrès ; que cette lutte est engagée contre la nature, mais aussi contre le despotisme gouvernemental, dont le calcul a toujours été de confisquer à son profit les résultats obtenus par le peuple ; que le despotisme autocratique de l’ancien régime s’est reconstitué dans le parasitisme des classes gouvernantes.

Tous les efforts pour l’affranchissement social, pour le développement intellectuel et moral du peuple, attaquent indirectement au moins le privilége des classes gouvernantes ; il résulte de là que tous ces efforts leur sont suspects. Si les citoyens qui se dévouent à l’œuvre de l’initiation du progrès social ne sont pas garantis, s’ils n’ont pas la sécurité en même temps que la liberté, aucune action soutenue, aucun résultat sérieux n’est possible. Les lois destinées à assurer un développement plus grand de la liberté, ne sont que des piéges et se retournent fatalement contre le but de leur institution.

C’est ainsi que la loi sur le droit de réunion, même restreinte et arbitraire comme elle l’était, a pu paraître aux citoyens de bonne volonté et de bonne foi, un moyen d’échanger leurs idées, de