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sera achevée, lorsque les idées de patrie et de nationalité auront disparu avec la distinction des classes et l’antagonisme des peuples.

À ce point de vue, elle est au fond de tous les systèmes socialistes, au fond de la commune des communistes, de la phalange des phalanstériens.

Il s’agit d’opposer un gouvernement naturel et spontané aux gouvernements arbitraires qui jusqu’ici ont maintenu les antagonismes dans le monde, parce qu’ils reposent précisément sur ces antagonismes, parce qu’ils puisent dans la perpétuation de ces antagonismes leur principale et leur unique raison d’être.

Le groupement fédératif, reposant sur l’idée de contrat, qui implique le libre consentement et la complète réciprocité des contractants, représente la formule sociale la plus parfaite ; car, faisant définitivement justice de tous les préjugés autoritaires et de toutes les compétitions gouvernementales, elle consacre la liberté et l’égalité de tous les citoyens, en même temps qu’elle assigne pour objet à leur association le plus grand développement de leurs facultés et l’universalisation du bien-être.

Proudhon a pu dire, sans exagération, que « l’idée de fédération est certainement la plus haute à laquelle se soit élevé jusqu’ici le génie politique ».