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LE PARTI SOCIALISTE.

lui-même, si la tendance de la législation eût été de favoriser la diffusion et non la concentration de la richesse, on n’eût pas trouvé que le principe de la propriété individuelle avait une connexion fatale avec les maux physiques et sociaux que presque tous les écrivains socialistes affirment être inhérents à ce principe. »

« Les mauvaises lois accroissent l’inégalité des richesses, disait pareillement Condorcet ; les bonnes peuvent aisément la réduire à de justes bornes. »

L’économie politique ne s’est pas du tout tenue en souci de suivre ces indications, et elle s’est bornée le plus souvent à un empirisme stérile, quand elle n’a pas cherché à justifier par des sophismes grossiers et par la plus irritante confusion de langage l’état de choses anti-scientifique non moins qu’injuste qu’elle avait pour mission au contraire de corriger[1].

Mais ces citations sont utiles pour montrer à

  1. Pour devenir une science sérieuse l’économie politique doit se transformer et devenir la science du travail, au lieu d’être la science de la richesse, « La première source des richesses, c’est le travail, » dit Rossi. Le travail a des lois scientifiques, tandis que la richesse. en tant qu’elle est fondée sur l’inégalité sociale, n’est qu’un phénomène social transitoire, qui n’a rien de scientifique, et qui est destiné à disparaître quand les véritables lois du travail et de la société auront été découvertes.