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est au fond celle qu’à l’origine recevaient les prêtres, et qui se réduisait surtout à l’étude de leur langue sacrée, plus la culture dialectique nécessaire à la défense de leurs dogmes[1]. »

Une semblable instruction n’est plus du tout en rapport avec les besoins de la société moderne, et tous les bons esprits s’accordent depuis longtemps à en signaler le vice essentiel.

« Il n’y a presque aucun rapport entre ce que nous apprenons étant enfants et ce qu’il nous faudra faire étant hommes, entre les études de l’adolescent et les occupations de l’âge viril. Nous sommes destinés aux professions les plus diverses, et l’éducation commune ne tend à faire d’abord de nous que des lettrés et encore des lettrés dans des littératures mortes depuis quinze ou vingt siècles, et qui ont absolument cessé d’être l’expression de la société ; de sorte que cette éducation toute littéraire ne semble pas même propre à former des littérateurs, du moins à prendre ce mot dans son acception véritable, et si nous voulons entendre par là des hommes véritablement habiles à rendre par la parole écrite les idées et les impressions de leur temps. »

L’enseignement universitaire est purement spé-

  1. Littré, Conservation, Révolution et Positivisme.