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LE PARTI SOCIALISTE.

inférieures, misérables et affamées. Le mal peut être guéri par une reprise du travail et du commerce, mais je crains que ce ne soit pas un accident de votre système, mais bien un effet nécessaire de l’état artificiel de votre société, et qu’il ne reparaisse bientôt. S’il en est ainsi, il faut de grands changements dans la société pour écarter ce fléau. Communiquer aux dernières classes l’intelligence et les avantages des classes supérieures, ce devrait être la fin et le résultat assuré des institutions sociales, et elles sont défectueuses quand telle n’est pas leur action. »

Le célèbre économiste anglais, John Stuart Mill, dénonce courageusement « la grande maladie » des sociétés européennes : « Je ne reconnais ni comme juste ni comme bon un état de société dans lequel il existe une classe qui ne travaille pas, dans lequel il y a des êtres humains qui, sans être incapables de travail, et sans avoir acheté le repos par un travail antérieur, sont exempts de participer aux travaux qui incombent à l’espèce humaine. »

Et il prévoit la transformation prochaine qui ne peut manquer de s’opérer dans les rapports sociaux :

« Malgré l’influence que peuvent avoir une instruction meilleure et plus forte des classes laborieuses, et des lois justes pour modifier à l’avan-