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LE PARTI SOCIALISTE.

incombe aux coryphées des partis libéraux et du parti révolutionnaire lui-même, qui ont complètement méconnu les principes de la révolution, et qui ont dénaturé le sens de toutes les revendications légitimes du peuple en leur donnant une fausse direction.

Il n’y a pas de question sur laquelle ont ait plus écrit depuis un demi-siècle que la question de la centralisation, il n’y en a pas de plus importante pour l’établissement de la liberté dans notre pays ; — eh bien ! il n’y en a pas qui ait été plus obscurcie par les préjugés, les erreurs, les confusions d’idées accumulées et entretenues comme à plaisir.

D’une part nous nous trouvons en face d’une école révolutionnaire, étroite et dogmatique, qui, convaincue que la centralisation est l’œuvre de la révolution et s’obstinant aveuglément dans les mêmes malentendus qui perdirent autrefois la République[1], défend la centralisation comme un des principes vitaux de la démocratie.

  1. On ne saurait trop minutieusement établir que ceux qui soutiennent que la centralisation et la révolution sont indissolublement unies méconnaissent complètement l’esprit de la révolution. La querelle des Jacobins et des Girondins sur laquelle s’appuient ces sectaires, et qui eut évidemment pour origine de funestes malentendus qu’il est fâcheux à tous les points de vue de prolonger systématiquement, la querelle des Jacobins et des Girondins n’eut pas du tout la signification que pourrait laisser supposer