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LE PARTI SOCIALISTE.

détracteurs. Mais il eut soin de faire observer en la proposant, qu’il ne confiait le pouvoir de faire appel à la force militaire qu’à des magistrats élus par le peuple, et que l’application de cette loi serait parfaitement inique dans les lieux où les municipalités ne sont pas électives.

La Convention ne créa pas davantage la centralisation administrative. Elle se saisit il est vrai de la dictature au milieu d’une crise effroyable à l’intérieur et d’une guerre gigantesque à l’extérieur ; elle investit exceptionnellement de tous les pouvoirs les représentants du peuple envoyés en mission. Mais elle ne changea point l’organisation de l’administration ; les maires et les conseils municipaux, les conseils et les directoires des districts et des départements furent toujours nommés par les citoyens, leurs attributions restèrent les mêmes.

Ce fut la constitution de l’an VIII, après le coup d’État du 18 brumaire, qui abolit les administrateurs électifs, rétablit les intendants et les subdélégués sous le nom de préfets et de sous-préfets, nommés par le pouvoir central et ne dépendant que de lui, lit revivre en un mot la centralisation de l’ancien régime contre laquelle la révolution avait été faite.

Cette centralisation restaurée fut plus absolue,