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Il est vrai que voulant faire une France nouvelle, et craignant de rencontrer dans les provinces des souvenirs, des habitudes, des préjugés et surtout des établissements aristocratiques hostiles aux changements radicaux qu’elle méditait, elle supprima les provinces et créa les départements.

Elle établit ainsi le cadre de la centralisation moderne. Mais bien loin d’avoir contribué elle-même à reconstituer l’ancien système dans ce cadre nouveau, ce ne fut pas sa faute si le dernier germe n’en fut pas extirpé.

L’institution de municipalités indépendantes fut considérée par les constituants de 1789 comme l’une des bases principales de l’œuvre de régénération révolutionnaire qu’ils poursuivaient. « Les municipalités sont d’autant plus importantes, disait Mirabeau (juillet 1789), qu’elles sont la base du bonheur public, le plus utile élément d’une bonne constitution, le salut de tous les jours, la sécurité de tous les foyers, en un mot, le seul moyen possible d’intéresser le peuple entier au gouvernement et de préserver les droits des individus. »

Ici Mounier interrompt Mirabeiau et lui demande s’il entend autoriser toutes les villes à se municipaliser à leur manière ? Il ajoute qu’il croyait que cet objet ressortait de l’Assemblée nationale et qu’il