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essentiels : séparation de l’Église et de l’État, séparation de la justice et de l’État, suppression des armées permanentes, ou même sur l’un seulement de ces points, l’Union libérale alors aurait une véritable portée politique et donnerait des gages sérieux à la cause du progrès.

« Mais on est bien loin de s’entendre. M. Thiers, qui est l’un des chefs de l’Union libérale, veut-il que l’on change rien à l’organisation de l’armée ? Non ; il l’a déclaré en toute occasion. Veut-il abolir le budget des cultes, lui qui est un catholique du lendemain, et qui s’est prononcé pour le maintien de l’occupation romaine ? Veut-il davantage remettre la désignation des juges à l’élection ? Est-il seulement un partisan sincère du suffrage universel, lui qui fut un des promoteurs de la loi du 31 mai ?

« Mais alors, quel est donc le programme politique de l’Union libérale ?

« Ce sont ces équivoques qui ont toujours tout perdu en France, et qui ont rendu stériles tous les efforts de l’action politique. Nos pères de 89 n’étaient pas tombés dans ce piège. Ne calomnions pas la révolution, fût-ce sur la foi de Malouet.

« Ce qui fait que l’invocation répétée des principes de 1789, sous laquelle se sont placées toutes nos constitutions successives, jusques et y compris