Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autre que le raisonnement de M. Simon est inacceptable et absurde.

M. Laboulaye, qui est un des chefs du parti libéral, dont il a formulé le programme avec plus d’autorité que personne, ne veut pas davantage abolir le budget des cultes. « Un pareil trouble, dit-il, qui mettrait le culte en danger, serait un mal sans compensation. Jusqu’à ce que la liberté soit organisée, le devoir de l’État est de protéger les Églises. Le respect de la liberté ne peut-aller jusqu’à permettre à l’individu de ruiner l’avenir. Le salaire d’ailleurs ne fait pas le prêtre fonctionnaire. Celui-ci ne fait pas un service au nom de l’État. L’État qui salarie n’est que l’intermédiaire et le caissier des fidèles. » L’argumentation de M. Laboulaye pourrait avoir quelque valeur si les fidèles seuls concouraient au budget des cultes, ou plutôt s’il n’y avait dans l’État qu’une religion, laquelle serait professée par tous les citoyens. Mais comme il n’en est rien, l’argument n’est pas même spécieux.

Il faut aller au fond de la pensée de MM. Jules Simon et Laboulaye, et de ceux qui avec eux tout en réclamant la séparation de l’Église et de l’État, veulent cependant conserver au service des cultes le caractère d’un service public.

De leur part il n’y a pas seulement une inconsé-