Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
LE PARTI SOCIALISTE.

mité d’aucun culte. Donner la liberté et refuser les instruments de la liberté, c’est tout uniment ajouter l’hypocrisie à la tyrannie. On doit considérer aussi qu’un culte mesquin, un clergé besogneux sont à la fois un scandale et un danger publics. »

Il n’est pas permis, même à un philosophe, de déraisonner d’une façon aussi choquante. Eh quoi ! la liberté des cultes n’existe qu’à la condition que les cultes soient subventionnés ! Ceux qui ne croient à la légitimité d’aucun culte devront, s’ils ne veulent ajouter l’hypocrisie à la tyrannie, contribuer aux frais des cultes ! Voilà bien une théorie nouvelle de la liberté ! Ainsi la liberté de la presse n’existera pas si on se contente de laisser aux journaux des diverses opinions la liberté de se publier, et si on n’avise pas, en outre, à les subventionner, et ceux même qui ne partagent pas les opinions d’un journal seront obligés de contribuer à sa publication, sous peine de joindre l’hypocrisie à la tyrannie. Ce serait dans cet acte, au contraire, de contribuer au soutien d’une opinion à laquelle on ne croit pas que serait l’hypocrisie, et c’est bien là un des plus graves arguments contre le budget des cultes, qu’il est le budget de l’hypocrisie. Mais ce serait perdre son temps que de réfuter de pareils arguments. C’est justement parce que la liberté des cultes est une liberté tout comme une