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elle jouit de priviléges exceptionnels en vertu desquels non-seulement les lois restrictives du droit de réunion et de la liberté de la parole n’existent pas pour elle, mais encore à toutes les restrictions qui pèsent sur les citoyens se joint l’interdiction de discuter les questions religieuses[1] ; elle est investie de la direction morale de l’enseignement public.

Cette influence persistante de l’Église est certainement une des principales causes qui ont empêché la liberté de se naturaliser en France, et, tant qu’elle subsistera, tous nos efforts pour l’affranchissement du peuple seront certainement, comme ils l’ont été par le passé, dépensés en pure perte.

Entre la révolution et l’Église, il y a incompatibilité absolue, antagonisme permanent. Il faut que l’Église tue la révolution, ou bien la révolution tuera l’Église. Il n’y a pas de conciliation possible entre les deux principes.

Si la révolution, tolérante par son essence même, ménage, et même, dans une certaine mesure, honore l’Église, — l’Église, elle, sent qu’elle doit être reine sous peine de ne pas être, et elle a déclaré une guerre à mort aux principes nouveaux.

Toute son influence elle l’emploie à paralyser

  1. Loi sur le droit de réunion du 6 juin 1868.