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AVERTISSEMENT


En publiant le manuscrit de Sagesse, confié à la Société générale de Librairie catholique en 1880, et qui servit pour l’impression de la première édition parue l’année suivante, je voudrais faciliter les observations des bibliophiles et d’avance appeler leur regard sur des particularités de nature à détruire certaines idées fausses et trop répandues. Pour beaucoup de personnes, encore, Verlaine est le poète spontané, instinctif, écrivant d’inspiration, à la diable… sur des tables de café… que sais-je ?… réussissant ainsi parfois, souvent même, ce que François Coppée appelait « des maladresses charmantes ». Or, voici qui dissipera l’erreur ; je produis un témoignage matériel et vivant : la main du ciseleur au travail. Ces poèmes, il les a écrits de 1873 à 1879, — on peut les dater de Jéhonville, Bruxelles, Mons, Londres, Stickney, Bournemouth, Lymington, Rethel, Arras, — il en a envoyé à sa femme, à Edmond Lepelletier, à moi et à d’autres, chaque fois corrigeant quelque point, amendant, modifiant la substance et la forme premières. Il assemble un jour le tout, revoit, corrige et modifie de nouveau, inquiet, scrupuleux à propos de détails qui