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voyage en france par un français

des jouisseurs actuellement au pouvoir dans toute l’irresponsabilité d’une Mairie du palais déshonorante au premier chef pour l’idée d’autorité, la duplicité au jour le jour, le mensonge de modération et l’effronterie de contradiction (d’ailleurs tout arbitraires et despotiques) qui vont sous le nom impertinent d’opportunisme, la violence lâche, l’hésitation brutale, tout ce machiavélisme de pacotille, en achevant de ruiner les dernières assises d’une société aux quarts précipitée, en énervant, en étourdissant, en ahurissant un corps électoral formé de tous éléments inférieurs, masquent pour la masse des dupes, des fatigués et des infatigués, le suprême abîme tout proche, endorment la mémoire, tuent la prévoyance, finalement perdent, corrompent, polluent toute faculté, tout esprit de conduite et tout vestige de l’antique vertu !

Plus de respect, plus de famille, le plaisir effronté, — que dis-je, la débauche au pinacle, nul patriotisme, plus de conviction même mauvaise, plus même, excepté chez quelques déclassés, l’héroïsme impie de la barricade : l’étudiant « noceur », l’ouvrier « gouapeur » sans plus, le lâche bulletin de vote remplaçant, pour les besognes de l’émeute, le fusil infâme, mais franc du moins ; l’argent pour tout argument, pour toute objection, pour toute victoire ; la pa-