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voyage en france par un français

que de l’amour le plus élevé, — c’est la beauté, ou, à son défaut et quelquefois de préférence, l’expression empreinte sur le visage, intelligence, noblesse, bonté, et comme c’est par les

Pour Flaubert, Verlaine déclarera que l’abbé Bournisien et l’abbé Jeufroy n’ont pas tout le relief désirable, sans cependant qu’il paraisse y avoir parti pris, Flaubert les ayant relégués au rang de vulgaires « sujets ». — Zola commet de monstrueuses erreurs et se livre à d’obscènes fantaisies ; les Goncourt sont déconcertants ; — Vallès a bien quelques qualités, il ne fait pas de théologie, mais il se trompe absolument lorsqu’il met en scène des prêtres et fait preuve d’un esprit d’insulte insupportable ; — quant à Daudet… ce n’est plus une critique, mais une caricature outrancière, ne pouvant que faire sourire, sans offenser, les admirateurs de son génie.

J’ai cru devoir ne rien retrancher à ces pages, car elles démontrent d’une façon particulièrement caractéristique que, chez Verlaine, la complexité du sentiment explique parfois jusqu’à l’étrangeté des jugements. Au surplus, il en convient lui-même : j’en veux pour seul témoignage ces quatre vers que je serais tenté de placer en épigraphe au Voyage :


Pourtant, — et c’est ici le cas, — j’ai mes instants
Pratiques, sérieux si préférez, où l’ire,
Juste au fond, dans le fond injuste en tel cas pire.
Sort de moi pour un grand festin à belles dents.

Louis Loviot.