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critique et conférences

et tels de nos contemporains, du moins l’un de ceux qui ont milité dans l’arrière-mêlée s’esquivant, et qui restent encore sur la brèche toujours fumante de l’éternel combat pour le Beau, peut, à des fins qu’il se réserve d’atteindre au juste moment, résumer en quelques pages d’équilibre et de calme raison les causes et les effets d’un des plus importants épisodes d’une histoire illustre, celle de la poésie française en presque trois quarts du siècle, qui agonise si puissamment, quoi qu’on dise de sa décadence.

Racine, Shakespeare, ainsi pourrais-je intituler cette étude. Et, de fait, c’est sur ces deux noms d’illustres, d’uniques poètes, qu’au fond s’engagea la grande lutte de 1830, et c’est de leurs deux influences que nous sortons tous tant que nous sommes, Parnassiens, Décadents, Romans, et même Symbolistes, puisque ce titre, que je ne comprends pas, a prévalu pour certains.

On m’a, moi qu’en vérité l’on doit, à défaut d’autres mérites, respecter ou plutôt laisser tranquille en raison de ma complète abstention dans le conflit, d’ailleurs honorable, bien qu’un peu emphatique, de ces années dernières à propos de telles ou telles qualifications littéraires entre, paraît-il, écoles nouvelles, on m’a donc gratifié, à mon insu, je le jure, du titre de chef des Décadents. J’ai même dû, à la fin, et un peu comme