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critique et conférences

quelque plaisir que nous en puissions éprouver tous, ici, ni de nos vieux poètes français, ni même du siècle de Louis XIV, pas même de la magnifique explosion romantique. Mon ami Catulle Mendès, dans une belle série de conférences, a rendu un hommage des mieux compétents au groupe dit Parnassien, qui me dispense d’avoir la prétention de revenir, après lui, sur ce sujet.

Je me contenterai de parler, peu longuement, soyez tranquilles, des toutes dernières manifestations poétiques dans notre pays.

Admirons qu’en ces dernières années d’un siècle qui en vaut bien un autre, mais qui passe pour ce qu’on appelle pratique à l’excès, prosaïque en un mot, étonnons-nous, non sans joie, que le nombre et non seulement le nombre, parbleu ! mais la qualité, mais la bonne foi, mais l’effort des poètes soient tels qu’il est rare qu’un pareil spectacle, consolant et rassurant, ait jamais été donné avec cette intensité de talent, et de conscience dans le talent.

Dès après la guerre de 1870, sans que les Parnassiens, détenteurs, sur la fin du second Empire, du rhythme vrai et de la rime sincère, abdiquassent, tant s’en faut, grandissait une élite d’enfants, aujourd’hui des hommes, tout à la Muse et à la Lyre, de qui les essais réjouis-