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MA CANDIDATURE

Je crois être un esprit très suffisamment libéral. Depuis quelques années que mon nom a quelque notoriété, j’ai, parbleu ! été en butte à bien des critiques, justes ou non, ou les deux à la fois. Mais l’écrivain seul était en jeu. Je riais ou je souriais de ces « leçons » ; quand ça en valait la peine, j’en profitais. Malheureusement l’idée vint à Huysmans, dans son si curieux livre À rebours, de me comparer, ceci encore littérairement, à Villon. Dès ce moment, d’aucuns ont brodé sur ce thème et, sous prétexte que je suis pauvre et que, dans ce temps-là particulièrement, j’ai vu plusieurs fois la misère en face, mais bien en face, ont osé parlé de l’homme que les fatalités de son temps, les circonstances de sa prime vie, enfin son tempérament, peut-être, avaient fait de notre vieux grand poète, et m’y comparer. Tout y était : des geôles, de vagues assassinats, rien, jusqu’aux « bouges sans nom », jusqu’à la grosse Margot, n’y man-