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critique et conférences

le Directoire, je pense) de ce qu’on a nommé beaucoup trop emphatiquement, hélas ! les grandes assises de la paix, cette réflexion littéralement prophétique et qu’il serait vulgaire de renouveler, que les expositions universelles desserviront toujours leurs initiateurs, en surtout tentant la cupidité, ou plutôt provoquant la jalousie des nations plus pauvres invitées à ces mirifiques déballages. La paix, qu’on affecte de proclamer éternelle et de glorifier par elles, s’est toujours vu cruellement bafouée à ces époques fixes, précisément. L’exposition de 1855 ouverte en pleine guerre de Crimée, celle de 1867, étalant ses splendeurs pendant qu’on fusillait au delà des mers ce Maximilien l’Unique que notre gouvernement d’alors avait placé sur un trône acheté par tant de vies précieuses, celle de 1878 préludant au sanglant conflit russo-turc, enfin le centenaire et l’exposition dernière éclatant au milieu de luttes d’opinion sans exemple peut-être dans notre histoire et sous la menace d’une formidable coalition étrangère plus à nos aguets que jamais, démontrent à l’évidence l’inanité des rêveurs qui prétendent encore essayer de nous présenter ces gigantesques Concours Généraux comme des panacées universelles, comme les fêtes annonciatrices et les prémisses d’une fraternité prouvée dérisoire et odieusement men-