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critique et conférences

sable d’écrire comme messieurs tels ou tels. Il est même bon que de temps en temps les poètes descendent des hauteurs pour se retremper un peu dans l’examen et la logique. Leconte de Lisle et Charles Baudelaire l’ont fait, pour ne citer que ces deux-là. Mais aussi, quelle prose que la leur, et combien claire et nette, et simple, et sévère ! C’est que les poètes savent d’intuition que la critique, même faite par eux, doit toujours, crainte d’accident, rester à sa place, qui est en bas.

Non si bas, toutefois, qu’elle perde sa dignité et en vienne à des procédés regrettables, comme il lui arrive quelquefois dans le livre que nous examinons. J’ai spécialement en vue, et je finirai par là, un article inqualifiable sur Edgar Quinet, où l’illustre écrivain est traité comme le dernier des cuistres. Que M. Barbey d’Aurevilly trouve ridicules et ennuyeuses les œuvres d’Edgar Quinet, cela se comprend de reste, quand on est au courant des théories de notre critique, mais, dit un proverbe, c’est le ton qui fait la chanson, et ici le ton est de tout point déplorable. Jugez-en. « Nous aimons mieux vraiment, quel qu’il ait été, conclut M. Barbey d’Aurevilly, le monsieur Quinet de l’entre-deux d’Ahasverus et de Merlin. Nous aimons mieux l’historien, le professeur, l’archéologue, le critique, même le