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critique et conférences

dol, d’oc. Nombre de chansons populaires sont instrumentées dans ce goût, avec la liberté toutefois en outre de rimer soit par à peu près, soit sans guère observer l’alternance des deux genres masculin et féminin, non plus que des singuliers ou des pluriels assortis, avec d’autres commodités encore. De la sorte, l’assonance serait, si adoptée dans la littéralité, un souci musical tout aussi gênant que la Rime, mais combien inférieure à elle en pureté, en noblesse de son ! ou, si l’exemple des chansons populaires se voyait suivi par nos versificateurs, un élément de confusion, de désordre même, pour cette pauvre Poésie, qui n’existe, en somme, que par l’harmonie, quelque vie, d’ailleurs, quelque frisson qu’il importe de lui donner par une observance éclairée de ces choses intrinsèques elles-mêmes.

De curieux essais du dernier modèle furent naguère tentés par des artistes que j’aime, comme Gustave Kahn et Jean Moréas qui ont fait des livres presque en entier selon ces données. J’avoue, en dehors du très réel et très grand mérite de ces œuvres, y préférer les passages que j’appellerai réguliers aux autres. Tels vers de Kahn, conçus dans les formes jusqu’ici reconnues (il remarquera que je dis : Jusqu’ici reconnues, ne voulant rien préjuger, me ran-