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critique et conférences

tier Trudaine et du quartier Latin… puis il ne fit plus rien que de voyager terriblement et de mourir très jeune.

Mais il ne devait s’agir ici que du Recueil chez Vanier des poésies complètes d’Arthur Rimbaud. Ce recueil vient de paraître. Il contient tout ce que l’on a pu réunir de lui en fait de vers proprement dits, c’est-à-dire ses « productions », jusqu’à 1871 inclusivement. Les quelques autres choses y incluses datent d’après. Les lecteurs de la Plume se réjouiront d’y retrouver les chefs-d’œuvre, tous, et s’amuseront à lire des essais, des ébauches, même des débauches, ô littéraires ! d’extrême jeunesse… Ils sortiront de cette lecture, admirateurs des poèmes connus et comme classiques, charmés de quelques pièces verveuses, Les Raisons de Nina, Ma Bohême, Sensation, un peu ou beaucoup horrifiés de certaines autres, farouches jusqu’à la cruauté, Les Poètes de sept ans, Mes petites amoureuses.

N’est-ce pas tout ce qu’il faut ressentir à l’égard d’un volume de vers en ces temps affadis ? L’admiration, le charme et… quelle belle et bonne (c’est ici le cas) horrification !


Octobre 1895.