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souvenirs et promenades

Olivier vu de face, en lunettes, sans yeux, qui fait frémir on ne sait pourquoi.

Il y a aussi de l’anecdote. C’est drôle, les nouvelles à la main sont les mêmes qu’à présent. Les comptes-rendus des théâtres, presque les mêmes aussi, mais par Monselet.

J’y relis en 1866, nos débuts, à Coppée et à moi (je les croyais de 1867), constatés par Charles Yriarte qui m’y taquine un peu sur certains


… bouts de fumée en forme de cinq,


dont j’étais pourtant bien fier alors.

C’est vertigineux. Il y a des moments où je m’imagine continuer à feuilleter, à feuilleter. Les années passent, je suis célèbre, me voici pourtraituré à mon tour, au lendemain d’une première très sifïlée, j’assiste à mon enterrement d’après des instantanés, je lis les discours : « L’homme illustre à qui… le grand poète que… Adieu, ami, adieu, poète… nous… »

— Monsieur Verlaine, c’est aujourd’hui jour de bibliothèque. Donnez-moi votre pancarte si vous voulez que j’aille changer votre Monde illustré. Quelle année voulez-vous, cette fois-ci ?

— La bonne, mon ami, accompagnée de beaucoup d’autres.