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souvenirs et promenades

très sérieusement, — non toutefois sans ce « sourire affreux » que nous lui attribuions, moi et quelques-uns de mes complices du Parnasse Contemporain, ses, d’ailleurs, profonds et restés fidèles admirateurs, — que Volupté n’était qu’un traité de… masturbation !! J’ai un peu connu Sainte-Beuve, qui disait tout, s’il n’écrivait pas tout. Et je puis vous affirmer qu’il gardait même vis-à-vis de cette œuvre de sa juste prédilection un respect, comme une révérence, des mieux significatifs. Aussi bien, il suffit de lire consciencieusement pour ne découvrir ici qu’intention pure et talent prodigieux. Ces pages auxquelles le catholique le plus difficile ne saurait tout au plus reprocher qu’un peu de jansénisme de surface, et encore ! ne pouvaient guère plaire au foncièrement voltairien auteur du Discours de réception à l’Académie et tout voltairien ne manquera jamais, en présence de quoi que ce soit de chrétien et surtout de catholique, de chercher, sans la trouver les trois quarts du temps, la petite et même la vilaine bête. Et puis ? Et puis, ah tiens, j’ai relu Horace. Et je m’étonne de le lire presque sans dictionnaire ni traduction. Sa « Sagesse » n’est guère la mienne, mais quel latin qui serait le premier sans Virgile, que je relis aussi ! Et alors, quelle toute-jouissance, en dépit de Hüysmans et de son fâcheux