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CHARLES BAUDELAIRE


I


Parlez de Charles Baudelaire à quelques-uns de ces amateurs qui forment le zéro des cent-cinquante Parisiens naïfs assez pour lire encore des vers, il vous répondra infailliblement, ce zéro, qui est un multiplicateur, par le cliché suivant : « Charles Baudelaire, attendez donc. Ah ! oui ! celui qui a chanté la Charogne ! » Ne riez pas. Le mot m’a été dit, à moi, par un « artiste », et à d’autres, peut-être bien par vous, lecteur…

Voilà pourtant comme se font les réputations littéraires dans ce pays éminemment spirituel qui a nom, la France, comme chacun sait. C’est, du reste, un peu l’histoire des Rayons jaunes, le plus beau poème à coup sûr, de cet admirable recueil, Joseph Delorme, que pour mon compte je mets, comme intensité de mélancolie et comme puissance d’expression, infiniment au-