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souvenirs et promenades


Celui-ci, fort d’une aisance relative et de l’indulgence de parents parfaits quoiqu’un peu faibles parfois, passa d’abord quelque six mois à ne rien faire que la noce ; puis il entra comme expéditionnaire dans une compagnie d’assurances, ce qui lui permit de plus fréquentes visites au divin Quartier.

En ce temps-là, je me liai avec des « célébrités » telles que ce beau garçon d’André Gill, ce bon garçon de Vermersch, morts tous deux si lamentablement ; le déjà félibre Paul Arène, bien vivant, lui, et tant mieux pour les lettres ! les trois Cros, dont l’un, hélas !… Cabaner et Valade, hélas aussi ! Mérat, à qui je suis heureux de serrer la main tous les lundis soir au café Voltaire ; et tutti quanti avec quels j’ai beaucoup fréquenté depuis.

Disons encore qu’en ma qualité de rive-droitier j’opérais mes excursions rives-gauchères en compagnie, le plus souvent, de François Coppée, du regretté Philippe Burty et de mes vieux amis Louis-Xavier de Ricard et Edmond Lepelletier, habitants de ce Montmartre et de ces Batignolles.

On se réunissait presque toujours dans un petit café de la rue de Fleurus, proche le théâtre « Bobino », et ce qu’on y causait art et littérature, ce n’est rien que de le dire ! Quel-