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souvenirs et promenades

tiers, à de l’éclairage archiparisien dans les faubourgs.

J’adore la toilette des femmes, qui les idéalise, et, au lieu de ces affreux contrastes de vert cru et de ce rouge « saignement de nez », dont parlait si justement Jules Vallès un peu après la Commune, j’admirai, en novembre dernier, le gris-perle et le rose-thé nuançant tant de distinction jadis un peu roide, qui embellissaient encore les teints délicats et les traits angéliques des femmes de là-bas.

Je suis parisien et je m’attendais aux réserves de jadis et de naguère — et ne voilà-t-il pas qu’une camaraderie tout à fait boulevardière me rappela mes beaux jours d’il y a malheureusement longtemps et heureusement de tout à l’heure, au Riche, à l’Anglais et chez Tortoni. Même le Quartier Latin a maintenant son écho un peu partout où l’on est jeune, et il n’est pas jusqu’à telles belles personnes qui ne puissent rappeler à tout Français novice encore telles autres amies dont on connaît entre le quai Saint-Michel et l’Observatoire.

Enfin, je ne suis point partisan de trop de pédantisme, et que le Diable m’emporte si l’on peut trouver aujourd’hui en Albion ces gens en us et ès, farcis de Johnson et truffés d’Addison, qui florissaient du temps où j’avais trente et