Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, I.djvu/345

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
comme ça

amitié passionnée, d’un dévouement de sœur et de maîtresse en titre, d’épouse plutôt encore, pour l’heureux X.

Heureux, oui ! car malgré la plus que médiocrité, la presque bassesse de sa « conquête », jamais il n’avait été aussi bien traité de toutes les façons qu’à présent, jamais il n’avait aussi, jamais, mon Dieu ! éprouvé un sentiment plus tendre, reconnaissance, estime partielle et piété, admiration humble, enfin, du corps, instrument parfait de tant de belles joies !

Reconnaissant surtout. Elle l’axait soigné dans plusieurs de ses crises, même dans une rechute assez sérieuse pour nécessiter qu’on le veillât plusieurs nuits de suite, ce qu’elle fit à la perfection, avec toutes les délicatesses, toutes les douceurs. Pas de répugnance qu’elle n’eût surmontée gaîment. Il lui était arrivé (il l’avait vu sans qu’elle s’en doutât, à travers un demi-sommeil de fièvre) de pleurer silencieusement à le contempler et en le sachant ou le croyant si malade. Elle marchait si doucement ! Quand quelqu’un venait s’informer ou aider et qu’il somnolait, elle s’abstenait de chuchoter, bruit odieux au malade, mais ne parlait que le moins haut possible. Jamais de cuiller éveillant le cristal, jamais de papier froissé, enfin pas une garde-malade, une Sœur !