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confessions

« résistance », d’émeutes partielles à Paris, vite réprimées, de mouvements insurrectionnels en province, dans quelques départements, le Rhône, la Nièvre (le Rhône, pensais-je, ne perdant pas l’occasion de me foncer en géographie, chef-lieu Lyon, sous-préfectures… ah voilà ! la Nièvre, chef-lieu Nevers, sous-préfectures, hem, je les ai oubliées !), mais tout ça plutôt artificiel : on tient les meneurs, etc. Demain le calme sera revenu et les affaires vont enfin reprendre. Le lendemain, 4 décembre, le temps était au sec bien qu’au doux, ma mère, après déjeuner, m’emmena faire un tour de boulevards. Rien dans les rues de Batignolles jusqu’à la barrière alors située entre les rues d’Amsterdam et de Clichy (un peu en deçà de l’emplacement actuel des grands magasins de nouveautés de la place Clichy) ne parlait de révolution, ni même de la moindre émotion populaire. La circulation sur les trottoirs et sur la chaussée était la même, ni plus ni moins que les autres jours. Des affiches collées de la veille aux murs de la caserne attiraient quelques lecteurs des moins démonstratifs ; les rues de Clichy et de la Chaussée-d’Antin ne présentaient aucune trace d’agitation quelconque. Chacun visiblement allait à ses affaires revenait de son plaisir. Nul même de ces groupes qui se forment d’ordinaire dans le Paris fiévreux et avide de nouvelles. Sur le boulevard des Italiens, un concours de curieux plutôt