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les hommes d’aujourd'hui


Il s’agit d’une maison déserte :


Tous les petits grillons frileusement blottis
Qui, le jour de Noël avaient le cœur en joie,
Ne voyant plus l’hiver de sarment qui flamboie
Pour un autre foyer tristement sont partis.


Laissez-moi encore détacher ces vers entre les trente-deux, tous exquis, de ce petit quadro :


On voit encore des nids mais d’une autre saison.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


L’herbe haute envahit les jardins et les cours
Et, voilant le soleil, elle étouffe les roses.


Renoncement, auquel morceau l’auteur attache, une importance particulière, puisqu’il en a placé l’en-tête au seuil de son livre, dans le groupe d’entêtés qui, nous l’avons vu, y sert de titre modeste et fier, est comme un drame domestique, celui de la femme de trente ans qui s’ennuie, rêve d’adultère et n’est sauvée que par son enfant,


                                         une petite fille
Qui descend du berceau voyant qu’on l’oubliait,
Elle entr’ouvre la porte et d’un air inquiet,
Pieds nus sur le tapis, demande qu’on l’habille ;


Dès lors, et réveillée par les baisers qu’elle donne frénétiquement à l’angélique petite créature et où elle-même.